La Forge Riverain - Expositions été 2018
100% Charlevoix - Arts et culture - Reportages

Article Camille Dufour Truchon, vidéo Shana Warren, photos Sylvain Foster

La Forge Riverain avait définitivement besoin de soins, de soins conscients de sa valeur. Une valeur patrimoniale que l’édifice abîmé laissait deviner sans pour autant la révéler pleinement. Il fallait l’œil avisé de nos experts locaux en histoire pour exprimer le plein potentiel de ce témoin d’une autre époque de notre centre-ville. Dévoiler et partager l’héritage du centre-ville, de la région, de ses témoins et de ses acteurs, voilà une mission à laquelle la Société d’histoire de Charlevoix consacre son énergie avec passion.

Devenue un lieu d’histoire et de culture accessible, La Forge Riverain offre, à pignon sur la rue St-Étienne, une porte ouverte sur le puit intarissable de connaissances de Serge Gauthier et Christian Harvey. Ils vous y accueillent avec l’envie sincère de transmettre ce qui les intéresse, de faire revivre ce qui a été injustement oublié et d’allumer le feu de la culture chez ceux qui franchisse, avec curiosité le pas de la vieille forge.

Alors que le Rez-de-chaussée devient l’Espace Mémoire Riverain, valorisant le passage des 4 forgerons y ayant œuvrés ainsi que ce métier ancestral. Y sont présentées des œuvres sculptées et les outils de la vieille forge dans une ambiance unique.

Pour sa part le deuxième étage qui logeait traditionnellement le forgeron et sa famille revit en tant que lieu d’exposition. Cet Espace culturel et documentaire abrite donc pour toute l’année des expositions qui se collent aux thèmes abordés dans les ouvrages récents de la Société d’histoire de Charlevoix.

En 2018, on y découvre la Présence Autochtone dans Charlevoix grâce à des panneaux détaillants les faits et anecdotes de l’occupation autochtone du territoire d’ici, appuyés visuellement de photographies du début du siècle ainsi que d’anciennes œuvres des peintres topographes militaire ayant parcouru nos paysages à des fins de documentations. Saviez-vous qu’on pêchait le saumon au flambeau sur la Rivière Malbaie ?

Depuis la semaine dernière et jusqu’au 15 août découvrez l’univers documentaire-éclaté des frères Gagné. Cinéastes, photographes et artistes multidisciplinaires engagés, ils présentent dans l’espace d’exposition de la forge une collection de photos assemblées par leurs soins sous forme de « totems ». Totems offerts, non pas aux divinités de la natures, mais aux dieux d’une époque artistiquement et politiquement en ébullition. Les frères Gagné partagent donc le meilleur de leur imposante collection de documents photographiques présentant des personnalités importantes des années 70. Cherchez à même ces assemblages « patentés et légers », aux cadres bigarrés aux couleurs primaires, les visages à reconnaître d’une toute jeune Joanne Corno, de Pauline Julien, Patricia Nolin, Armand Vaillancourt, Serge Lemoyne, Victor Levy-Beaulieu ou même de l’activiste féministe Ann Waldman. À cela s’ajoute des montages photos sous forme de collage papier présentant certains enjeux sous forme d’analogies créant des univers surréalistes et oniriques. Le monde créatif des frères Gagné est à découvrir et voyage à travers le Québec d’années en années en divers lieux d’expositions. La rencontre entre ces joyeux personnages et l’équipe de La Société d’histoire ayant eu lieu alors que Serge Gauthier rédigeait un ouvrage sur le sculpteur Charlevoisien Jean Gauguet-Larouche, qui était très proches des Frères Gagné originaire du Lac-Saint-Jean, une pièce de l’espace d’exposition est consacrée à leurs photos de Gauguet, permettant ainsi la découverte de cet artiste de La Malbaie précurseur et méconnu, ayant exploré les formes d’expressions des installations in situ, du recyclage et du land-art …

Bref un monde de découverte s’offre à vous en franchissant le seuil de la vieille forge !

Visionnez ici ce vidéo signé Shana Warren réalisé lors du vernissage de l’exposition « quarantaine/totems – mémoires » des frères Gagnés :