Nos étés dans Charlevoix : la villégiature, un art de vivre
Entrevue - Arts et culture - Reportages

Article et entrevue: Nathan Murray Captation vidéo: Sophie Humphreys

« La Malbaie, Berceau de la villégiature » clament, en lettres dorées, les élégants panneaux bleus qui accueillent les voyageurs de passage aux différents points d’entrée de la ville. Le mot évoque les journées à la plage, le thé pris sous une ombrelle et les haies bien taillées. Robes froufroutantes, interminables galeries, vastes vérandas, cuisines lambrissées, jardins fleuris et volets colorés : la villégiature, dans l’imaginaire québécois, suggère une certaine douceur de vivre, un temps rythmé par les matches de tennis et les rondes de golf, les parties de pêche et les discussions à la nuit tombante, devant le majestueux fleuve Saint-Laurent. Pour un peu, on entendrait presque résonner la voix distinguée du notaire Fournier, inoubliable personnage du Temps d’une paix toujours tiré à quatre épingles et propriétaire fictif de l’une des plus belles demeures de Pointe-au-Pic.

Les habitants de La Malbaie sont intimement liés à l’univers des villégiateurs. Rares sont ceux dont la famille ne compte pas une grand-mère ou un oncle ayant œuvré sur les terrains ou dans les cuisines de ces «Anglais» qui ont fourni leurs moyens de subsistance ou un joli revenu d’appoint à tant de foyers canadiens-français. Et les visites impromptues sur ces terrains mystérieux, une fois l’automne venu et les maisons fermées, ont fasciné plus d’un enfant charlevoisien… Les estivants qui se sont succédé dans la région pendant près d’un siècle et demi ont laissé leur empreinte dans le paysage : les imposantes villas du Boulevard des Falaises ou de Cap-à-l’Aigle, le Manoir Richelieu rappellent cette riche histoire, qui se poursuit encore aujourd’hui. Parfois, les souvenirs se font cependant plus lointains : là, au large de la baie, on imagine un grand bateau blanc ; ici, à flanc de colline, un imposant hôtel, depuis longtemps rasé par les flammes ou emporté par l’usure du temps.

Ces étés fastes et inoubliables revivent pleinement, le temps d’une exposition, au Musée de Charlevoix. Photos d’archives, cartes, vêtements ou accessoires d’époque permettent de plonger au cœur de la vie des villégiateurs et de ceux qui les accueillaient dans leur village et au sein de leur communauté. Une histoire fascinante, racontée pour nous par Julie Côté, conservatrice du Musée. Le récit est passionnant : ne reste aux curieux qu’à faire une virée au Musée pour découvrir toute sa richesse !